Chaumont-Gistoux Sept nouveaux vitraux dans l'église Sainte-Catherine de Bonlez Quand des bouts de verre se mettent à raconter
PLEECK,CATHERINE
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Lundi 5 novembre 2001
Chaumont-Gistoux Sept nouveaux vitraux dans l'église Sainte-Catherine de Bonlez Quand des bouts de verre se mettent à raconter CATHERINE PLEECK
Jeux d'ombres et de lumières. Suivant l'heure de la journée, certains motifs chatoyants des sept nouveaux vitraux se baladent sur les murs blancs de l'église Sainte-Catherine de Bonlez. Effets de projection. Les couleurs égayent l'atmosphère.
Rien de comparable aux simples vitres qui ornaient jusqu'il y a peu les verrières de l'édifice, datant du XVIIIe siècle. Les six vitraux installés dans la nef illustrent certaines paraboles de Jésus de Nazareth. Les thèmes étaient connus depuis longtemps: la naissance, la croissance, le travail, l'amour, la fête et la mort. Se retrouvent ainsi la parabole du semeur, du fils prodigue ou de la brebis égarée. Les fenêtres pourront même servir de support aux sermonts du curé. D'aucuns disent que les vitraux étaient les bandes dessinées du Moyen Age, une manière d'apprendre la Bible. Et pourquoi ne serait-ce pas encore d'actualité?
Pour l'auteur, Bernadette Bihin, il s'agit de sa première création dans le domaine du sacré. C'est par hasard que la paroisse lui a fait appel: elle était parmi les premiers maîtres verriers dans le bottin!
L'artisan a puisé dans ses connaissances du Moyen-Orient, qu'elle affectionne tout particulièrement. On retrouve une certaine ambiance, des costumes africains..., explique Bernadette Bihin. J'ai eu aussi de nombreuses discussions avec des théologiens. Et j'ai feuilleté la Bible de long en large.
Ses sources d'inspiration multiples lui ont permis de mêler faits paraboliques et éléments symboliques. Rien d'abstrait, cependant. L'auteur a rendu compte de scènes de la vie quotidienne, tout en apportant des touches figuratives. Les papillons blancs symbolisent l'âme qui quitte le corps, les nids d'oiseaux les différentes étapes de la vie...
Pas question non plus de ressasser le passé. Sur le vitrail au-dessus de la porte d'entrée, plusieurs motifs témoignent de l'époque actuelle: hamburger posé sur la table à côté des vivres, avion dans les cieux, boîte de conserve jonchant le sol,... Dans le choeur de l'église, les petites fenêtres sont ornées d'une étoile juive, d'un croissant musulman. En signe d'ouverture, de tolérance.
Pour réaliser ses dessins, Bernadette Bihin a demandé l'aide de Rita et Bernard Debongnie, de Chastre. Habitant Gentinnes, elle a tenu à faire appel à des maîtres verriers de la région. Ensemble, ils se sont mis à la recherche de tonalités et variétés de couleurs, correspondant au dessin. Au total, 54 sortes de verres ont été sélectionnées, en provenance d'Amérique, de France et d'Allemagne. De bout en bout, il aura fallu plus de deux ans de travail pour arriver à créer ces véritables mosaïques, qui comprennent entre 800 et 1.200 bouts de verres par fenêtre, reliés entre - eux par des rubans de plomb.
Un travail de longue haleine pour un résultat que semblent apprécier les paroissiens. Ce qui me plaît particulièrement, ce sont les commentaires spontanés , remarque Bernadette Bihin. Un petit garçon a dit: «C'est gai. Il y a plein de couleurs, ça me rend joyeux».
Photo du père Lou devant l'église